Environ 5 000 personnes de la communauté LGBTI + (Lesbienne, gay, bi, transgenre et intersexe ont défilé samedi dernier dans les rues de Rennes (Bretagne) à l’occasion de la 28ème Marche des fiertés. Partis de l’avenue Janvier, les manifestants ont sillonné les grandes artères du centre-ville de Rennes dont la République, la place Bretagne, le boulevard de la liberté avant de chuter dans l’après-midi sur l’esplanade Charles-de-Gaulle à l’appel de l’association sportive GLS et le Centre LGBTI + de Rennes Iskis. Sur le lieu de chute de la marche, les organisateurs ont construit un village des associations pour informer le public et échanger sur les différentes discriminations qui composent leur quotidien.
En costumes bigarrés, ils étaient des milliers à défiler, au son de la musique techno, parés des couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de la fierté LGBTQ +. La Marche des fiertés s’est élancée de l’esplanade Charles-de-Gaulle, en début d’après-midi, pour un défilé dans les rues du centre-ville de Rennes, samedi 4 juin 2022 et un seul mot d’ordre : Solidarité.
Le défilé qui s’est déroulé dans une ambiance de fête a une nouvelle fois rassemblé un large public et a été une occasion pour les manifestants de porter des revendications sur les discriminations et les injustices dont ils se disent victimes de la part de ceux qui ne se retrouvent pas dans leur choix de vie.
L’édition de cette année est placée sous le signe de l’égalité des droits à travers trois thèmes à savoir, l’éducation, la justice et la santé. « Ce sont des thèmes prioritaires sur lesquels il y a besoin de faire bouger la société pour garantir une égalité en termes de droit mais aussi dans le quotidien des gens. Nous sommes également toujours en lutte contre l’homophobie ambiante contre la lesbophobie, la transphobie, la biphobie et tous les mauvais traitements infligés aux personnes intersexes », explique Antonin Le Mé membre d’Iskis et de l’association de la promotion de la santé.
Sur les pancartes qu’ils exhibaient, on pouvait lire « Nos vies, nos droits valent plus que leur mandat », « Je suis libre et j’emmerde », « Queer enough », « LGBT discriminés =LGBT précarisés », « Laisser nous vivre », « Liberté d’aimer », « Stop aux mutilations sur les intersexes » etc. Des messages forts pour attirer l’attention des gouvernants sur le cas des LGBTI. Le mot d’ordre cette année est : Éducation, Justice, Santé : renforcez nos droits, appliquez les lois, on ne reculera pas. « Cette Marche des fiertés LGBTI + est d’abord une grande fête, mais aussi un levier pour faire reculer les discriminations touchant les personnes LGBTI + et leurs proches », rappelle Emma Guiguen, Présidente de l’association Iskis.
La Marche des Fiertés LGBTI+ de Rennes anciennement connue sous le terme « lesbian and gay pride »constitue un évènement populaire marquant de la capitale bretonne. Événement engagé et citoyen, militant et festif, la manifestation de Rennes est un levier pour faire avancer une société du respect et faire reculer les discriminations touchant les personnes LGBTI+ et leurs proches.
Pour Eloïse une jeune lesbienne venue de Saint Brieux pour participer à la marche, c’est un moment festif et de partage au cours duquel les membres de la communauté se retrouvent pour faire entendre leurs revendications : « C’est un moment festif où l’on peut se retrouver tous ensemble et à la fois revendicatif. On milite depuis toujours pour avoir les mêmes droits que tout le monde. Bien sûr, on voit que ces droits avancent. Il y a du changement, mais ça ne va pas assez vite ».
Une dizaine de revendications ont été élaborées cette année à l’endroit de gouvernants lors de la prise de parole durant la marche des fiertés. Parmi elles on peut citer l’arrêt des opérations et médications d’assignation des personnes intersexes jusqu’au libre choix de la personne, le libre choix de son parcours de transition et ses médecins, y compris pour les mineurs et conformément à la loi, et l’abolition des protocoles inhumains encore existants, notamment ceux de Trans-Santé / FPATH (ex-SoFECT), l’intégration des différentes sexualités, sexes et identités de genre dans les programmes de formations initiale et continue (enseignement, santé, administrations, forces de l’ordre, la dépénalisation du travail du sexe et la protection des personnes travailleurs du sexe, dès l’école primaire, une éducation populaire au consentement, à l’égalité et à la diversité des sexes, identités de genre et relations affectives, adaptée à l’âge et aux besoins des élèves, accorder systématiquement le droit d’asile aux personnes LGBTI exilées fuyant leur pays en raison de leur sexe, orientation sexuelle ou identité de genre, le respect des besoins spécifiques des personnes transgenres incarcérées et l’arrêt de leur placement systématique à l’isolement, l’ouverture de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) à tous sans discriminations, un accès universel, gratuit et effectif aux mesures de prévention et aux traitements contre les IST, le VIH et les hépatites, la mise en place d’actions concrètes face à toutes les formes de harcèlement et de violences, notamment en milieu scolaire, au travail, sur Internet, dans l’espace public et en milieu familial.
En soirée, les membres de la communauté LGBTI se sont retrouvés à la traditionnelle Noz Pride jusqu’au petit matin pour terminer la journée en beauté. Rendez-vous pris pour l’année prochaine lors de la 29ème marche des fiertés.
David Baini Djagbavi, depuis Rennes, Bretagne France.