Dans le cadre d’une série de portraits que le GCE Cyr ADOMAYAKPOR a commencés sur quelques personnalités de la vie politique, sociale et culturelle de notre pays, voici le premier numéro qui paraît aujourd’hui :
INGRID AWADE : UNE EFFICACITÉ DURABLE AU SERVICE DE LA PATRIE
AVANT-PROPOS
Sa conscience venait de découvrir, surtout, une conviction capable d’opposer à l’opinion générale des mépris la fierté souriante de sa vocation et l’extrême gravité de sa volonté de sacrifier au culte authentique de l’abnégation un ascétisme d’efforts ininterrompus aux seules fins des victoires nationales.
L’éclat impeccable de ce sentiment ithyphallique, qui la pénétrait si violemment, et devait être à jamais ce vigilant patriotisme qui fait qu’on aime sa patrie d’une passion plus avertie, l’ennoblissait par ainsi, tandis que les mystères des parentés spirituelles s’assignaient à l’ouvrage de la préparer à recueillir le surprenant message.
Au mot de PATRIE, elle a un sursaut de bataille. On aurait dit que ce mot lui est lancé comme une alerte ; comme un projectile qu’elle saisit aussitôt au vol comme un cri de guerre…
Rares sont ses apparitions publiques. Et pourtant, son ombre ramassée qui se veut discrète, semble ubique ; elle s’étend pléthorique depuis les avals jusqu’aux amonts intangibles surplombant le haut mur du mutisme qui clôture des vérités lourdes de sens, et qui l’ont vue concréter, c’est-à-dire concevoir, décider et agir.
Sa parole est tout aussi rare. Sans effort trop opportun d’enjouement pour en forcer la nature. D’un débit uniforme et monocorde, presque paisible lorsque dans la communication s’établissent les mêmes épousailles de causes alignées sur la même longueur d’onde qui respirent à la même hauteur, tant et si bien que lorsqu’elle eût avéré des faits qui l’y invitent, par une sorte de mutation dans une fugue tonale, inattendument et dans un grand soudain, parce qu’excédée par l’assaut de quelques sévères contrariétés, parce que les limites de tolérance de sa patience sont saturées et parce que celles de sa confiance abusivement franchies, alors, elle [la parole] se dilate, éclate, fuse, s’embrase et se répand en avalanche de mots impératifs à la sonorité tremblée qu’elle psalmodie dans l’espace où ses talons aiguilles résonnent comme des coups de semonce à l’endroit hasardement déplacé ou incivique de quelque relâchement de la contention du devoir.
Oui ! Le DEVOIR ; le mot est lâché, et il revêt à ses yeux un sens invariable qui se formalise en principe qu’elle assimile et traduit en un état d’esprit : avoir le sens du devoir ; avec une finalité : SERVIR.
De son regard oblique se dégage un air de décision non seulement irrésistible, mais nécessairement irréversible, où au premier souffle de son contact l’on sent une femme toute d’une pièce. Inébranlable dans sa volonté qui commence où d’autres, d’ordinaire, s’essoufflent après quelques successions de contractions spasmodiques de leurs efforts, qui finissent de façon exactement appropriée à leur nature par renoncer, c’est-à-dire reconnaître leurs limites et donc capituler.
Chez elle, tout en elle est mouvement. Avec le désir d’aller tout de suite au fond des choses ; vers le fond brûlant des défis, là où les affres de leurs difficultés sont ignées comme des astres éclatés pour se mêler ardemment aux hommes et à leurs réalités faites d’une infinité assez désordonnée de situations particulières, dont il faut chaque fois considérer l’espèce et refaire l’analyse afin d’y apporter des solutions les plus justes et les plus efficaces possible.
Et parce que la longueur de la file des attentes de l’histoire est immesurable, elle s’y est donc glissée d’un pas considérable avec son irrésistible magnétisme presque mystique pour assumer sa part et apporter de la manière la plus humble mais déterminée sa contribution plénière à l’œuvre nationale.
Méthodique par sa précision dans la conception et dans l’action, les défis l’attirent ; et dans un mouvement conjoint d’attirance bilatérale ils aiment aussi à venir à elle, et par une sorte de fantasia permanente d’un volontarisme dont la ruée vers les batailles est chargée d’une fabuleuse énergie qui claque au vent, elle les relève patiemment les uns après les autres, persévéramment à la sueur de son front ; indifféremment des affronts, et impavidement au milieu des adversités féroces sans que le courage, jamais, n’abandonne ses efforts et ne succombe devant les inévitables lassitudes. C’est sa nature : une battante dans sa vérité patente. C’est son caractère : un caractère réfractaire à l’hypocrisie, à la duplicité et tout entier taillé dans une sincérité brute où transparaissent les mèches inflammables d’une implacable autorité, d’autant plus inflexible qu’elle dissimule sous son visage impassible les circonvolutions profondes d’une authentique générosité et d’une indéniable sensibilité à fleur de peau qui convolent à l’unisson la lumière de l’une mêlée à l’ombre de l’autre, inversement et continûment.
Ainsi, le destin l’a affûtée incisive dans l’action et décisive dans leurs accomplissements. Ô combien de jeunes, de moins jeunes, d’hommes et de femmes ! tous avec un même dénominateur commun : le talent et l’envie farouche de s’en sortir, lui doivent d’avoir pu croiser une telle puissance d’encouragements, de soutiens, certes sans complaisance, mais qui leur a permis de trouver leur chemin et de dignement s’assumer ! Qui ne se souvient pas de toutes ces mises en demeure de payer ! pointées à l’endroit redressable de tant de sociétés inciviques ! Qui sait que sur le plan, par exemple, des contributions sociales et, jadis, autres diverses perceptions, elle a exigé et mis fin aux passe-droits impatriotiques d’où qu’ils se situaient ! La CNSS, jadis outragée, est à présent redressée avec des perspectives de bon augure pour les retraités et les assurés !
Bref, elle a déployé, étendu l’efficacité, l’obligation de résultats dans les plus infimes rouages de son domaine d’exercice. Et si donc le destin l’a mise où elle est aujourd’hui, ce n’est ni par le fait du hasard, -même si le hasard a parfois de l’esprit-, ni par le fait d’inductions amplifiées à travers la langue rumorale et allusive d’une certaine faune avec les inévitables abois des réfractaires et de ceux que toute propension à l’excellence dresse immanquablement contre leurs possesseurs qui assombriront ce qui brûle les yeux à l’évidence ignorant Inchavirablement que c’est en effet dans l’essentiel et non dans la contingence que s’établissent les véritables influences…
Définitivement Oui ! C’est bien le fait d’un incontestable mérite personnel, lequel ne pouvait assurément échapper à la sagacité, à la lucidité prospective d’un autre caractère discrétionnaire : celui du président de la République, lequel est fait pour le pressentir grâce à une orientation instinctive de son intuition sur les forces les plus aptes et des mieux préparées à saisir le pouls des choses, et dont l’exactitude à honorer leurs obligations ne souffre d’aucun doute.
En vérité, tout le monde sait combien Ingrid AWADE excelle dans ce rôle d’insufflatrice d’élan, de meneur d’hommes, et combien elle représente de ce fait une marque particulière d’attention et d’intérêt du président pour certaines tâches ardues qui, le plus nécessairement, n’incombent qu’à la permanence assidue d’une efficacité constante. Et nul, loin de la réalité, ne fût-ce que par la souveraineté sereine d’une objectivité totale dans le jugement, sans qu’il s’en fût entravé par des éléments subjectifs impurs, ne peut valablement prétendre le contraire.
Et c’est précisément aujourd’hui encore plus qu’hier, dans les temps troublés et de grandes mutations brusques que s’avère précieuse cette permanence. Parce qu’un pays, devant le précipice de l’avenir, devant la nécessité des évolutions inhérentes à son adaptation ou à son développement, et parce qu’aussi le changement, la nouveauté, le progrès porteur de tant de promesses à côté de tant de menaces, principalement sur le plan social, -menaces qui risquent de faire des lendemains quelque chose de sombre, d’inquiétant-, cherche sous sa main les rambardes des assurances et la sûreté des serviteurs à sa dévotion.
Et donc pour une femme d’esprit élevé à la tâche comme elle, et comme toute âme infiniment sensible, dans laquelle sous toute douceur profonde gît une révolte, et peu encline à jeter de la littérature sur sa propre histoire dont non seulement les résistances, les angoisses, les croyances, mais aussi les indignations, les insurrections et les doutes purificateurs ne s’expriment qu’en terrain impersonnel sur une sorte de haut plateau de pudeur où regrets et remords vont et viennent sans nulle cesse, tantôt solennels comme pénétrant dans une cathédrale qui recèle le surnaturel, tantôt urticants à la surface intranquille de ces instants terribles de solitude qui non seulement ne cessent d’agiter, d’approfondir de tragiques interrogations, mais nous exercent et nous possèdent au plus vivant de nous-mêmes, où l’on est face qu’à soi-même, où l’on pèse tout le poids vide de ce qu’est finalement une vie, de ce qu’est l’homme, fondamentalement précaire devant son visage de mort, que ses yeux de chair jamais ne pourront voir et qu’aucune situation de puissance, de réussite fût-elle à son apogée ne saurait dompter ! alors, disais-je, pour une telle femme d’esprit élevé à la tâche et qui, par-dessus tout, respire son pays tel que venait le lui apporter le souffle de ses racines qu’elle écoutait comme une inspiration infiniment lente et profonde, porteuse d’infinité de possibles, la patrie, cette patrie maternelle, telle qu’elle la ressent est telle qu’elle la défend. Avec âpreté, avec fidélité, une fidélité insoupçonnable de la moindre flexibilité envers l’homme qui l’incarne. Envers son inspirateur.
Et cette patrie-là, à travers ces natures bienfaitrices, que ne sauraient arrêter dans leur essor vers le bien commun, ni les murailles des renoncements ni les brumailles de quelque résignation à la fatalité, laquelle exige qu’on lui sacrifie tout, et dont chaque arpent représente un bien précieux qu’il faut à tout prix défendre, n’est pas une idée abstraite. C’est la sensation triviale d’une conviction viscérale. Aussi, tous les camouflages tactiques d’un faux-semblant républicain ou d’un patriotisme paralytique en tout genre déstabilisateur de l’État, elle les ressent comme une offense personnelle, comme une offense au civisme, comme des coups insupportables portés en plein cœur à la mère patrie parce que pour elle la citoyenneté n’est autre chose dans son esprit que la racine qui va chercher l’eau pour nourrir la patrie.
Oui ! Pour Ingrid AWADE, c’est purement et simplement la légitimation du sacrifice pour la patrie.
Le grain va lever, et on comprendra plus tard que vous aviez eu raison d’avoir semé.
Me voilà partir comme j’étais entré ici sur la pointe de ma plume, non seulement avec le cortège des propos que j’assume, mais avec la force et l’audace irrationnelles de celui qui dit ce que presque tout le monde sait, quand presque tout le monde se tait, mais sur l’alliance délicate de l’expérience et de la hardiesse afin d’extraire de la langue usuelle de l’action une voix d’exquisité radieuse dans ses accomplissements.
Et donc vous avoir évoquée ici, m’a permis de mesurer l’intimidant écart qui me sépare d’un tel caractère et en entreprenant l’éloge de votre action et plus exactement du travail bien fait, que d’aucuns voudront envelopper d’un lourd et injuste anonymat un mérite incontestable, n’a pas lassé de me convaincre que l’admiration ne peut aisément résumer à elle seule les sentiments de grand respect qu’on éprouve, mais devient quelque chose de vivant et de stimulant lorsque l’on marche sur les brisées, c’est-à-dire dans les pas glorieux des exemples concrets.
Permettez, chère grande citoyenne d’État, cette injonction toute compatriotique et fraternelle : demeurez continûment dans le souffle insufflateur des bâtisseurs, et que Dieu veille précieusement sur vous, les vôtres et votre action au service de la patrie, notre chère et irréductible patrie.
Le GCE Cyr ADOMAYAKPOR