Pour ce vendredi 19 octobre, le politologue togolais livre son analyse sur le dossier des 600 millions F CFA qui a refait surface cette semaine avec la publication sur les réseaux sociaux d’un extrait des comptes de la participation des éperviers du Togo à la Coupe d’Afrique des Nations 2017, qui avait été publiés le 28 novembre 2017 par le cabinet d’audit ICC de Madame Bitho. Lire ci-dessous l’intégralité du message de ce vendredi.
MESSAGE AUX COUSINS DU 19 OCTOBRE 2018
Bonjour chers cousin-es,
« Une part du sentiment d’estime de soi est primaire, c’est le reste du narcissisme infantile, une autre a son origine dans ce que l’expérience confirme de notre toute-puissance (accomplissement de l’idéal du moi), une troisième provient de la satisfaction de la libido d’objet » selon Sigmund Freud. Et j’ai l’impression depuis quelques jours que sur les 600 000 000 de francs CFA non justifiés de la dernière CAN, le combat des égos nous apprend beaucoup au quotidien. Tout porte à croire qu’au sein de la grande famille née depuis 2005 autour de Faure Gnassingbé, il y a une concurrence à la transparence qui est en cours. D’un côté, un ordonnateur qui est incapable de justifier l’usage de 600 000 000 de francs CFA et de l’autre côté, un membre de la délégation officielle qui ne se sent pas obligé de justifier des fonds car à sa connaissance les cachets de sortie et d’entrée du passeport en plus de l’ordre de mission sont largement suffisants. J’imagine qu’à partir d’ici, mon cousin D D dira que je prends les normes de l’organisation qui m’emploie pour l’imposer aux pratiques togolaises.
Malheureusement, quand je fais face à de bonnes pratiques qui prouvent leur efficacité, je ne peux que, par bon sens, les conseiller. A quoi sert la reddition des comptes ? Tout en comprenant la position de mon cousin D D, je pense qu’il faut mettre en place des procédures claires dans la dépense des deniers publics. Sinon, nous ne ferons qu’encourager des mauvaises pratiques. Parce qu’au moment où lui autre croit qu’il n’a plus à produire des pièces justificatives additionnelles, un rapport d’un cabinet d’audit lui impute un montant de 300 000 de francs CFA non justifié. Bon, plus sérieusement comment ce rapport a pu refaire surface ? Dans tous les cas je ne suis pas surpris quand je me rappelle que lors d’un récent débat sur une plateforme où je suis inscrit, mon cousin D D a fait comprendre que le WACEMGATE et le CECOGATE étaient des gesticulations contrairement au LORENZOGATE qui est une vérité et une mauvaise campagne pour la politique de son champion. Bref, les garçons de course viennent embrouiller les choses.
En réalité, ce n’est pas une situation qui doit surprendre ou réagir. Que la basse-cour de l’homme simple soit minée par des querelles internes de personne, il ne faut pas trop spéculer. Les alliés seront rappelés à l’ordre sous peu. En réalité, toute cette suite d’accusations de détournement par procuration et ceci dans l’espace public devait inévitablement conduire à une blessure narcissique de l’un des rares togolais ayant des traits similaires à celui du champion togolais. Sauf que dans ce dossier il y a en face du blessé narcissique un autre qui tente éperdument de redorer son image car son amour propre est revenu au galop après ce dernier scandale. En effet, l’amour-propre atteste ici sa nature douloureuse génératrice de violence verbale. Le dossier de la CAN ne fait que croitre des passions haineuses et irascibles. Et la meilleure façon de les capitaliser, c’est pouvoir le transformer en sentiment de sa propre gloire au sens stendhalien et s’en servir comme guide vers l’accomplissement des idéaux du « Je », implique de disposer d’un minimum de confiance en l’estime réciproque échangée avec un personnage idéalisé. Mais, tel sera toujours le cas, jusqu’à ce que l’homme simple rappelle mon cousin D D au silence radio. Donc attendons les prochains épisodes.
Mais dans ce jeu de Ping Pong, il faut juste prendre conscience que la passion d’agir épargne aux différents acteurs, impliqués dans le gaspillage des deniers publics prélevés de façon illégale et unilatérale sur nos crédits de communication téléphoniques et dans le panier des recettes publiques, les affres du doute et ceux de la culpabilité. N’être rien d’autre que ce que l’on fait, ou du moins s’affirmer tel, implique d’hypostasier l’agir en soi-même au point de s’autoreprésenter comme pur instrument au service d’une force qui vous dépasse. Et pourtant, tout ceci était compréhensible quand nous savons la réalité que traverse notre football qui, depuis des années est miné par le conflit de positionnement de réseaux de corruption à la limite mafieux. Je vais revenir sur la corruption la semaine prochaine Inch Allah. En attendant que la Cour des Comptes soit utile à quelque chose.
Chers cousin-es, on continue la semaine prochaine Inch Allah.
Papa Khadidja
Votre Cousin
La rédaction