Les leaders doivent donner l’exemple à tous les niveaux de responsabilités. Dans son message aux cousins de ce vendredi, Papa Khadidja s’exprime sur le leadership que doivent incarner les autorités du pays et le processus électoral en cours. Ainsi, est-il revenu sur les propos tenus cette semaine par le Général Yark Damehane, ministre de la sécurité et de la protection civile, à l’endroit de M. Habia Nicodème, président national du parti «les démocrates», qui observait depuis quelques jours une grève de la faim ; et sur le recensement électoral en cours quand bien même que les représentants de la coalition 14 n’ont pas encore été élu. Par ailleurs, il a appelé les togolais à choisir des gens qui incarnent la vrai leadership lors des prochaines élections car selon lui, la bonne gouvernance est essentielle pour le progrès d’un pays. Lire ci-dessous l’intégralité du message….
MESSAGE AUX COUSINS DU 05 OCTOBRE 2018
Bonjour chères cousines et chers cousins,
Tout comme le mot « démocratie », il y a un mot qui est de plus en plus galvaudé dans nos pays. C’est le mot « leadership ». Ce mot de 10 lettres, le leadership, est l’influence politique, psychologique, sociale, etc. d’un individu ou d’un groupe d’individus sur un autre individu ou un autre groupe. Le leader a des compétences personnelles qui lui confèrent une différence et qui lui permet d’être écouté et suivi par un groupe de personnes. Bref, il désigne les comportements que l’on peut reconnaître à celui qui assure la fonction du leader. Et si je m’intéresse à cela c’est parce que j’ai l’impression que c’est ce qui fait défaut chez beaucoup de nos dirigeants. Je peux comprendre que dans une monarchie, les gens sont éduqués et formés pour diriger. Mais ce n’est pas un luxe qui est offert uniquement aux monarchies. Même dans les républiques, ceux qui aspirent diriger apprennent pour pouvoir être à la hauteur au moment opportun. D’autres qui ont été surpris par le sort cherchent à apprendre sur le tas pour être à la hauteur.
« Quand un citoyen fait une grève de la faim et qu’un ministre de la république le traite de comédien, je me demande lequel des deux fait de la comédie sa profession. »
Malheureusement ce n’est que sous les tropiques que l’ont croit que le leadership découle de la force brute ou des moyens de coercition légaux qu’on détourne pour imposer ses volontés. Un leader se distingue d’un gestionnaire ou d’un décideur, lequel a des capacités pour l’administration, sans pour autant «mener» le groupe, l’organisation ou le pays à un autre stade de son développement. Cette semaine ci, deux personnes avec qui j’ai des liens particuliers n’ont pas hésité à me demander de prendre un break et de laisser la téléréalité politique nationale se poursuivre car c’est un jeu malsain dont les enjeux dépassent ma petite personne. Je comprends leur réaction. Elle s’explique par leur déception vis-à-vis de nos responsables politiques qui n’arrivent plus à porter leur manteau de leaders. Quand un citoyen fait une grève de la faim et qu’un ministre de la république le traite de comédien, je me demande lequel des deux fait de la comédie sa profession. Quand on fonce dans le tas pour organiser l’inscription sur les listes électorales et qu’on programme l’élection des nouveaux membres de la CENI pour la séance plénière prévue pour ce 05 octobre 2018, je me dis à quel type de leadership le pays est assujetti ?
« Le leadership est l’attitude qu’adoptent les personnes qui recherchent quelque chose de différent »
Chacun de nous doit avoir une idée de ce que c’est d’être un leader pour ne pas dire un bon leader. Une chose est claire, il y a des éléments qui permettent de savoir si l’on est un leader. En réalité, le leadership n’a rien à voir avec la hiérarchie ni avec la position des gens dans la société. Il n’a rien à voir non plus avec le fait d’imposer des opinions mais plutôt d’écouter ceux qui savent. Le leadership est l’attitude qu’adoptent les personnes qui recherchent quelque chose de différent, qui s’engagent à atteindre un objectif et qui arrivent à transmettre leur conviction aux autres à travers l’illusion et l’optimisme, pour atteindre un objectif commun. Selon le site de formation en ligne Game Learn, il y a 10 manières de définir l’art de diriger :
1. Vision : Être leader implique d’avoir une vision et de la partager avec les autres. C’est uniquement en inspirant les autres que l’on arrive à partager un but commun vers lequel diriger les efforts et le dévouement de toute l’équipe.
2. Motivation : Le leader sait motiver mieux que personne, c’est une de ses principales fonctions en tant que responsable de personnes.
3. Servir : Le leader est au service de l’équipe, et non pas le contraire.
4. Empathie : Une des qualités essentielles chez un leader qui mène précisément au succès est l’intelligence émotionnelle, cette capacité – souvent innée – dont dispose les leaders pour se mettre à la place des autres, comprendre leurs préoccupations et trouver des solutions aux problèmes.
5. Créativité : La définition de leadership est également liée à la créativité. Les bons leaders sont capables de créer un environnement qui encourage tous les membres de leur équipe à développer leurs compétences et leur imagination, de manière à ce qu’ils contribuent au projet commun et à la vision de l’entreprise en apportant leur touche personnelle.
6. Exigence : Seul un leader exigeant obtiendra de grands résultats. Au-delà de cette exigence, le leader doit savoir écouter, pour connaître les besoins de ses collègues, afin de pouvoir ensuite leur offrir le temps et les ressources nécessaires pour qu’ils fassent bien leur travail, et donc, qu’ils accomplissent ce qui leur est demandé.
7. Diriger : Le leader doit être en tête pour diriger et servir de guide à son équipe durant tout le processus, jusqu’à atteindre l’objectif fixé. Mais en plus de cette « avant-garde », les leaders savent également quand ils doivent faire un pas en arrière pour que ce soit leur équipe qui prenne l’initiative. De cette manière, ils arrivent à offrir à leur équipe l’opportunité de se développer personnellement et professionnellement. La gestion pure se concentre sur les tâches, le leadership authentique, sur les personnes.
8. Faire équipe : Le vrai leadership cherche à travailler en équipe pour atteindre un objectif commun. Grâce à l’attitude positive indispensable aux bons leaders, et à la confiance que ces derniers déposent en leurs collègues de travail, les personnes obtiennent de meilleurs résultats. Les leaders ayant un esprit d’équipe savent assumer la responsabilité lorsque quelque chose ne va pas bien.
9. Assumer des risques : Le leader est chargé d’assumer les risques que les autres ne sont pas disposés à assumer. Il a suffisamment confiance en lui pour prendre une décision, et s’il se trompe, le leader doit avoir le courage suffisant pour rectifier, assumer sa faute et reprendre la bonne direction, sans culpabiliser l’équipe. Les bons leaders savent être en avance sur leur temps, ils voient des opportunités où d’autres ne les voient pas, et ils savent transmettre l’illusion de leur vision pour essayer d’en faire une réalité.
10. Améliorer : Le vrai leadership cherche l’amélioration continue. Les leaders peuvent transformer les individus de leur équipe en d’authentiques champions, des personnes qui ont amélioré leurs capacités et ont réussi à développer des compétences grâce à l’influence de leur leader.
Chers cousins et cousines, je pense que ce qui précède vous donne une idée de ce que nous devons voir chez nos leaders avant d’espérer. Sinon vous finirez par être envahi de cette déception qui commence par gagner une partie de l’élite qui vire vers l’indifférence.
Avec les élections législatives et locales qui finiront par arriver nous devons avoir en tête que le vote ne se fera pas par idéal ou à la façon des moutons de panurge. Nous nous devons de confier notre force à des leaders formés pour l’être, des personnes qui se préparent réellement pour diriger. Des gens qui ont pris la peine de développer des compétences personnelles de façon consciente (diriger le changement, l’innovation et la créativité, travailler en équipe, l’aptitude à appliquer les connaissances à la prise de décisions, communiquer, etc.). Pour nos communes, il faut penser à choisir des gens conscients qui montreront qu’ils ont réfléchis à ses objectifs avant de se lancer dans leur réalisation et se seront entourés des personnes les plus capables pour atteindre l’objectif. Chers cousins et cousines, je m’arrête ici. On continue la semaine prochaine Inch Allah.
Papa Khadidja
Votre Cousin